SF & COF
A : j’écris parfois sur mes tableaux, des titres, des jeux de mots c’est une branche de ma prAtique.
B : je ne suis pas la seule, c’est une longue histoire qui se développe dans tout le 20ème siècle et perdure aujourd’hui dans le travail de nomBreux artistes, de générations différentes.
C : ce qui m’intéresse principalement c’est la surface, le tableau comme une page, et l’octroi d’un “quoi” peindre ouvert à une multitude de possibles: l’écart entre le mot, la façon dont il est peint, comment il s’inscrit sur le tableau, le sens qu’il Convoque, ces questions interrogent les problématiques de la représentation, de nouvelles investigations et résolutions sont possibles.
D : l’idée de construire une exposition a pour Déclencheur le désir de voir un ensemble de peintures autour de l’écriture, du mot, injonction, onomatopée. c’est en premier lieu un questionnement autour du tableau, avec quelques incursions du coté du dessin, de la photographie, et de l’installation.
E : ouvrir un champ de liberté d’esprit, notamment dans l’ambigüité visible-‐lisible. agencement et Enchaînement des mots et des phrases inscrits sur la surface.
F : le langage comme Forme et la forme comme langage, quelque chose lié à la traduction, une observation/audition que j’emprunte souvent au réel. le quotidien comme point de départ.
G : écart entre la source et la peinture, grand écart entre le “comment peindre” et le “quoi” peindre, c’est du mixage ou encore du collaGe.
H : ce qui m’intéresse c’est le contraste entre un fond travaillé à grande vitesse et une écriture appliquée, pour d’autres l’écart entre la gravité d’un monocHrome, d’un fond décoratif, et la trivialité du quotidien.
I : contraste du fond et de la forme, Inévitable.
J : dans ta « simplification/synthétisation », on peut lire et regarder en même temps, images comme des mots, mots comme images, une sorte de Jeu. K : cette dimension réflexive n’empêche en rien la gravité et le sérieux mais….sans se prendre au sérieux.
K’en penses-‐tu ?
L : j’en pense que le tableau est vraiment un miLLefeuilLLe.
M : « I never read, I just look at pictures. » Mot/phrase trouvé d’un célèbre artiste.
N : les mots font partie de notre paysage meNtal, et quand je peins des lettres, d’une manière ou d’une autre, j’ai le sentiment de questionner la réalité de façon plutôt concrète.
O : je pense que les mOts constituent une sorte de fiction collective bien que nous les utilisions pour raconter différentes histoires…
P : j’essaye de voir les lettres comme des formes, une tyPographie comme forme trouvée. elle a toujours un nom propre : arial, colibri, times etc.
Q : je cherche à solliciter l’attention sur les significations assez variables d’une forme, d’un mot, d’un motif Quelconque.
R : je trouve généralement les motifs que je peins par hasard, dans le quotidien, toute sorte de sujet m’intéresse : un emballage, une affiche, une chanson, un tableau vu dans un musée, dans un livre… tout ce qui peut arrêter mon regard ou mon ‘oreille au moment où je suis. Je m’intéresse aussi à la manière dont on peut refaire ce que l’on a vu, Réécrire ce que l’on a lu et ou entendu. Mais c’est par le tableau, par le travail de la peinture, que je réunis ces sujets et qu’ils deviennent des sujets de peinture (comme dans un journal).
S : nouS parlons de ce que nous faisons donc du tableau, et par conséquence de la peinture.
T : le regardeur c’est moi la plupart du temps, aussi bien pour mon travail que pour celui des autres, le Tableau s’adresse à moi dans un premier temps , et c’est ce qui préside à sa réalisation, c’est un célèbre artiste qui disait “ je continue à faire des tableaux car j’ai envie de voir l’image que j’ai dans la tête”.
U : le regard des autres est absolument indispensable, son jUgement nous échappe…
V : direct, concentré et frontal nous ne pouvons pas échapper au 1er rang deVant l’écran, je préfère penser que c’est le tableau qui parle, d’ailleurs, mes tableaux n’ont pas de titres, mais des noms, comme pour une personne.
W : écrire sur le tableau me semble une “ruse” de l’esprit qui slalome entre une figuration que je qualifierais de régressive, pleine de bons sentiWents, de culpabilité et de pathos, et une abstraction trop élégante, sérieuse , bien pensante. le peintre aujourd’hui doit ruser, faire un bon tableau a toujours été difficile. « La figuration et de l’abstraction est un faux problème, … un tableau est toujours une image d’un tableau. » célèbre artiste.
X : les tableaux comme des interrogations, des questions, aussi sur sa propre eXistence.
Y : ReadY made, n’est ce pas ?
Z : un autre célèbre artiste : « l’expérience viZuelle de la peinture [devrait être] une expérience unique… aussi unique que la rencontre que l’on fait avec une personne, un être vivant. »
lien:http://www.macval.fr/francais/collection/invites-de-la-collection/article/sylvie-fanchon