SANS TITRE

Christian FLOQUET

La peinture et le mur :

« Je peins comme si je peignais un mur ». Dix ans après que Christian Floquet l’a formulée, non seulement l’affirmation reste toujours valable, mais l’évolution de son oeuvre ne cesse de montrer comment le peintre a su se donner les moyens, toujours plus radicaux, d’en maintenir le niveau d’exigence. « Je peins comme si je peignais un mur » ne fait pas seulement référence aux caractères immédiatement visibles de cette peinture, l’anonymat de la facture, les aplats sans matière, mais en révèle plus profondément un des principaux enjeux : non pas tant peindre un mur que construire ce mur, édifier devant le regard une paroi opaque qui redouble celle du mur ou qui s’y identifie. Il ne s’agit pas moins ici que de restaurer le tableau dans une sorte de complémentarité constructive avec le mur (et non pas dans sa dépendance, ce qui exclut la peinture proprement murale) et de profiter du mur pour affirmer l’indépassable présence physique du tableau. Par la peinture imposer le tableau dans l’espace réel comme l’architecte y impose le mur, et sans craindre même d’y faire violence. Que le tableau fasse obstacle, et que l’on ne puisse s’y dérober.

Si le paradigme du mur joue aussi bien en face d’un dyptique monumental que d’un simple carré de cinquante centimètres de côté, ou bien encore devant les grands tableaux horizontaux de ces derniers mois, c’est qu’il ne tient pas seulement au choix des formats – souvent à l’échelle du mur en effet – mais à une conception qui prend en compte l’ensemble des conditions matérielles nécessaires à l’exercice de la peinture : matière et support, couleur, ligne et forme.

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Arnauld Pierre

 

lien presse:

http://www.bilan.ch/etienne-dumont/courants-dart/peinturechristian-floquet-abstrait-geometrique-sensible

Date

Du 25/05/16 au 30/06/16

Vernissage

le mercredi 25 mai à 18h